Cette compétition, destinée aux juniors et séniors, est une animation de préparation au futur championnat des Yvelines. Elle permet à nos judokas de sonder leur niveau et de travailler les points à améliorer.
Les cadets ont été répartis en poules puis en tableau sans repêchage tandis que les juniors ont démarré en tableau direct avec double repêchage. Le temps de combat classique de 4 minutes a été associé au règlement arbitral français.

Cadets :

Lucas, en -55kg a rencontré un expert en ne waza. Pratiquant le JJB, l’adversaire a utilisé une séquence au sol pour faire une clé de bras. Lucas a dû abandonner. La séquence a été très rapide, et Lucas n’a pas eu le temps de se protéger. Il a dû se présenter aux urgences pour vérifier l’état de son coude. Les secouristes n’ont rien constaté de particulier, et j’ai été rassuré sur ce point. Le papa de Lucas était en revanche en colère contre ce judoka, qui a gagné tous ses combats de cette manière. La force utilisée pour placer les clés doit être mesurée pour ne pas nuire à l’intégrité du judoka. Il semble que, sur ce point, ce pratiquant ait des progrès à faire. Pour autant, pratiquer un autre sport de combat pour être plus performant en judo est une richesse dont il serait dommage de se priver. Lucas a été contraint d’abandonner la compétition.

Bastian en -55kg est à l’initiative dans ce 1er combat. Il lui manque l’explosivité dans le mouvement du bras et du poignet pour créer la réaction juste de uke favorable au déséquilibre. Il prend shido pour sortie de tapis, mais ce n’est pas déterminant pour une éventuelle victoire, vu que la décision est accordée au judoka le plus offensif. Il poursuit sa stratégie du ippon ko uchi gari, et c’est en fin de combat qu’il marque ippon sur ippon seoi nage à gauche.
Le 2ème combat est facile. Il combat un adversaire peu expérimenté à qui il place ippon ko uchi gari sans difficulté, mais il devient prévisible…
Il sort des poules et passe en tableau.
Le 1er tour (1/8ème de finale) est expéditif. Encore ippon ko uchi gari et victoire par ippon.
Au 2ème tour (quart de finale), il est face à un adversaire connu. À ce jour, chacun a gagné 1 fois contre l’autre. Je sais Bastian plus solide en tachi waza. Il faut rester debout et user l’adversaire pour obtenir la victoire. En revanche, il faut résister au sol et limiter au maximum ces séquences. Le combat est équilibré, mais la domination debout ne prévôt pas la victoire. Il faut déplacer son adversaire, créer de l’aspiration pour avoir une chance de marquer. Sur ce point, Bastian est trop léger et pas assez dangereux. Au sol, il se défend bien sur les tentatives d’étranglement et de clé, et ose, mais il se fait immobiliser quelques secondes, ce qui permet de donner kinza à l’adversaire. Il prend shido pour sortie de tapis et c’est sur ce résultat que le combat se termine. Bastian est déçu car il sait qu’il peut gagner. Pour cela, il faut travailler les déplacements et l’explosivité. La compétition s’arrête là pour lui.

Minh Dai en -60kg est un judoka solide sur ces appuis. Plutôt lent, il met de la force dans ses attaques pour compenser l’absence de déséquilibre.
Dans ce premier combat de poule, il bloque toutes les tentatives de l’adversaire et les phases au sol sont à son avantage, mais elles manquent de précision, ce qui ne permet pas d’aboutir. C’est sur une attaque à gauche qu’il surprendra son adversaire en marquant waza ari sur tai otoshi.
Le 2ème combat montre une fois de plus qu’il est compliqué de le faire tomber. Il contre un kubi nage, lui permettant de poursuivre le combat au sol et il fait abandonner son adversaire sur étranglement. Il gagne ce combat par ippon.
Il accède au tableau final et passe gratuitement le 1er tour (1/16ème).
Ce combat de tableau (1/8ème) est à sa portée. Il est entreprenant, mais trop loin de son adversaire pour être efficace. Dominateur sur la garde, il a tous les ingrédients pour gagner. Pour cela, il doit se rapprocher et comme il attaque de loin, il se met en danger par le déséquilibre arrière qui en découle. Au sol, il ne maintient pas l’osae komi suffisamment longtemps par erreur technique. À égalité de kinza, il se fait contrer puis immobiliser au sol. Il perd par ippon en sachant qu’il avait les moyens de poursuivre la compétition. De bonne augure pour la suite.

Tom en -55kg perd son 1er combat en donnant son dos à l’adversaire qui en profite pour placer sumi gaeshi parfaitement exécuté.
Après une courte partie en tachi waza lors du 2ème combat, les deux adversaires se retrouvent au sol. Tom prépare gentiment un étranglement, alors que c’est loin d’être sa spécialité. Il place ses jambes autour de la nuque, cherchant l’abandon avec sankaku jime. C’est un étranglement sanguin qui prend un peu de temps avant d’être ressenti par l’adversaire. Il obtient ippon après quelques secondes.
Il sort 2ème des poules et accède aux 1/16ème de final en tableau. Actif dans ses déplacements, il gère bien le kumikata et est à l’initiative des attaques. Il essaie uki waza puis sankaku jime, mais sans réussite, que ce soit debout ou au sol. Il faut rester concentré sur sa saisie et sur ses déplacements ! Sur ce point, ce petit relâchement sera fatal et l’uchi mata ken ken aura raison de Tom, mettant ainsi un terme à ses ambitions dans cette compétition.

Mathis en -66kg est étonnant dans ses déplacements en début de combat. Aussi inutiles que dangereux, ils ne lui servent à rien. Je lui demande de corriger cela, et le combat devient intéressant. Après plusieurs tentatives de morote à un bras, il fait réagir vers l’avant pour attaquer sur une technique arrière, ko uchi gake, qui lui permet de marquer waza ari. Le combat se poursuit au sol, mais Mathis déploie beaucoup d’énergie pour une efficacité nulle. C’est à nouveau debout, sur la même attaque, qu’il obtient le 2eme waza ari. Content du résultat, je lui conseille néanmoins d’en revoir la manière.
Au 2eme combat, il rencontre un judoka de Sartrouville que je vois régulièrement à l’œuvre depuis quelques années. Ceinture marron, il mérite largement son grade car il est techniquement au-dessus de tous ses adversaires. Coutumier de ippon seoi, il prépare cette attaque en faisant réagir son adversaire sur des de ashi barai, o uchi gari, ou sur des mouvements de poignet en tsurite. Tout ce que je souhaite de la part de nos judokas. Mathis subit mais il est courageux, hargneux et ambitieux. Au sol, alors que je le vois pris en juji gatame, il résiste, tourne son coude et évite l’abandon à plusieurs reprises. Cela ne fait que retarder une échéance connue d’avance, malheureusement. Mathis chutera sur ippon seoi nage et perdra ce combat par ippon. Il n’ira pas en tableau.

Enguerrand en -66kg doit impérativement optimiser les phases au sol et éviter de prendre ippon debout, partie du judo dans laquelle il est le plus en difficulté.
Il se débrouille plutôt bien dans cette 1ère partie de combat et marque kinza sur un contre en tani otoshi. Il lâche le bras dont il a besoin pour la clé de bras en juji gatame et rate cette phase au sol. Moins vigilant en 2ème partie, il prend ippon sur ippon ko uchi gari. Cette marque, bien que généreuse, doit rappeler à Enguerrand combien un combat se construit sur la durée.
Il montre plus d’engagement dans le 2eme combat. Il domine et tente des choses : kubi nage, ko uchi gari et travail au sol. Il perd tout de même par ippon sur un contre, mais ce combat était à sa portée. Il ne sera pas sélectionné pour le tableau final.

Juniors :

Louis en -73kg est en études supérieures, son emploi du temps lui laissant peu d’occasions pour s’entrainer. Il est en peine sur ce point.
Le 1er combat est équilibré. Louis gère bien la garde et tente des attaques dans son judo atypique. Il défend correctement, les phases au sol sont travaillées. Mais sur une perte de concentration, son attaque en o uchi gari n’est pas suffisamment dangereuse et fait l’objet d’un magnifique contre en sasae tsuri komi goshi, limite ura nage. J’ai vu Louis voler avant de percuter fortement le tapis. Ce sera un ippon sans appel. À l’analyse, il se reproche cette attaque trop légère. Il ne sera pas repêché. Il est désormais amené à adapter son engagement en compétition en fonction de la fréquence de ses entrainements.

Rémi en -66kg est en 1ère année de juniors. Cette catégorie compte 4 années et il est susceptible d’affronter des combattants non seulement plus gradés mais aussi 3 à 4 ans plus âgés. Il n’est donc pas serein et appréhende ce 1er combat. Il saute le 1er tour et commence en 1/8ème de finale. Habitué aux blocages et aux balayages de jambe, son judo est plutôt dynamique. En difficulté face à un kumikata fort, il subit le combat sans produire d’action dangereuse. Dominé par un waza ari debout, il est cependant actif au sol et a le réflexe clé de bras et étranglement. Sans réussir pour autant, il s’en sort plutôt bien dans les séquences au sol mais c’est pourtant en tachi waza que le 2ème waza ari sera attribué à son adversaire. Perdant ce combat par ippon, il ne sera pas repêché.
Différemment de Louis, Rémi n’a pas beaucoup d’expérience et n’a jamais pu s’engager dans des compétions de haut niveau. Il pourra cependant acquérir ses points pour la ceinture noire en shiai et définir des objectifs mesurables pour la fin de saison. Cela lui permettra de mieux gérer le délai d’attente entre la ceinture marron et le 1er dan de ceinture noire.