Nous avons pris l’habitude de présenter des combattants aux compétitions organisées par les Comités départementaux. Celle de Brétigny est intéressante car elle brasse beaucoup de monde, évitant de fait un déficit de combats.
La formule de compétition choisie est copiée sur le règlement national « loisirs », permettant d’appliquer les kinza pour donner la victoire. En revanche, celui-ci ne s’applique pas aux juniors et séniors. Nouveauté de cette année, le shido ne détermine plus la victoire mais il est évidemment pris en compte dans une décision. Les cadets ont combattu en poules pour passer en tableau sans repêchage.
Comme cette compétition s’adresse aux ceintures de couleur, les ceintures noires en sont exclues. De même, les ceintures marron combattent ensemble.
3 combattants se sont présentés et 2 ont été excusés pour maladie et problème de voiture.
Nos 2 cadets présents se retrouvent dans la même catégorie de poids (-55kg), mais heureusement pas dans la même poule.
Bastian, en poule de 3, gagne son 1er combat par ippon seoi nage à gauche.
Plus en difficulté sur le 2ème, il est largement dominé par un combattant de l’ACBB, club élitiste avec des combattants durs. Bastian, comme toujours, gère mal la rugosité du combat. Son adversaire est prévisible. Il déplace, crée de l’espace et attaque à une main sur un seoi nage ou un seoi puis ko uchi gake. À force de patience, Bastian trouve des solutions mais n’arrive pas à revenir sur le waza ari qu’il a pris en ippon seoi nage. Il tente même des étranglements alors qu’il n’est pas particulièrement à l’aise dans ce domaine.
Il sort néanmoins 2ème de sa poule et accède au 1er tour de tableau. Il accède à la demi-finale par fusen gashi. En effet, son potentiel adversaire en quart ne s’est pas présenté car il s’est blessé à l’épaule au tour précédent et a quitté la compétition sans prévenir.
Bastian rencontre un adversaire difficile qui le malmène et qui domine sur la garde. Il prend un kinza douteux mais, preuve qu’il faut être patient et qu’un combat se construit sur la durée, il profite que son adversaire se retrouve à genoux pour attaquer en tai otoshi et marquer waza ari. Au sol, il est à 2 doigts de faire abandonner son adversaire sur tsukomi jime, un étranglement de face qui, encore une fois, n’est pas à son menu habituel. Il accède à la finale dans la douleur et dans la joie.
Cette finale étant commune avec celle de Noa, je la commenterai plus bas.
Noa en poule de 4, perd son 1er combat sur tai otoshi puis hon gesa gatame. Ses déplacements sont énergivores et inutiles dans son judo.
Il gagne le 2ème combat de poule par ippon sur kubi nage et hon gesa gatame.
Le 3ème est compliqué. J’ai bien observé son adversaire et je sais qu’il a besoin d’être mobile pour s’exprimer. Je recommande à Noa de fixer son adversaire après avoir imposé son kumikata. De cette manière, Noa ne sera pas en danger. Par contre, il faut se laisser la possibilité d’attaquer mais Noa a du mal sur ces séquences. Au sol, il domine mais ne concrétise pas. Je lui conseille donc de saisir le kumikata et d’attaquer avant son adversaire. Il le fait à merveille et marque un kinza salvateur. Par cette 2ème victoire, il accède au tableau final.
Contrairement à Bastian, Noa devra combattre en quart de finale. Il est à l’aise et place un magnifique ippon seoi nage.
Il accède à la demi-finale face au judoka de l’ACBB qui a battu précédemment Bastian. Je lui recommande de surtout saisir la manche gauche en 1er, de garder les 2 mains sur le judo gi, empêchant de fait tous les seoi nage et, par voie de conséquence, les ko uchi gari. Quel combat, il fait exactement ce que je lui dis, et construit le combat en usant son adversaire. Il marque 2 kinza debout et martèle le moral de l’autre au sol qui subit les tentatives d’immobilisation et d’étranglement. Il prend le luxe d’être à l’initiative d’un sankaku jime sur un adversaire dont c’est la spécialité mais tarde à repasser en kata sankaku qui lui aurait donné l’immobilisation. Ce combat se termine sur ce petit avantage de 2 kinza et, c’est à une finale 100% Conflanaise que je vais assister. Quel bonheur !
Finale des -55kg entre Bastian et Noa : Je ne peux me résoudre à coacher. Je les préviens que je n’interviendrai pas. Noa se présente avec le sourire tandis que Bastian est concentré. Bastian est plus expérimenté et ils se connaissent par cœur. Les combats à l’entrainement sont équilibrés mais, ici, il y a de l’enjeu. Bastian se sert de tous ses atouts pour faire tomber Noa et obtenir le 1er waza ari. Noa propose un uki waza suicide qui permet à Bastian de contourner ses jambes et de l’immobiliser. Noa ne sortira pas et perdra par ippon.
Il faudra revoir uki waza à l’entrainement.
Notre seul sénior, Sébastien, est en fait vétéran. Les organisateurs n’ont pas souhaité mélanger les vétérans avec les autres séniors, probablement pour des raisons de sécurité. Du coup, Sébastien, plutôt dans le bas de la catégorie des -90 kg, a été intégré à une poule de 3. Il était également le plus âgé de cette poule mais ça ne lui fait pas peur. Il est même prêt à combattre avec des jeunes.
Il trouve ses adversaires durs sur le kumikata. C’est, en effet, un signe de faiblesse technique mais aussi un moyen de montrer « sa force ». Sébastien sait gérer ces situations qui ne l’empêchent pas d’être à l’initiative des déplacements et des attaques. Il jauge son adversaire et attend patiemment le moment opportun. Il fait réagir puis utilise le déséquilibre ainsi créé pour lancer tai otoshi et plaquer l’adversaire sur le dos. Par besoin de poursuivre au sol, ce sera ippon.
Le 2ème combat ressemble au 1er. Sébastien domine tout en luttant contre les saisies fortes. Plus assis en matière de centre de gravité, cet adversaire semble moins facile à faire tomber. Par contre, il se fatigue vite et Sébastien profite d’une baisse de vigilance pour attaquer en tai otoshi et obtenir cette 2ème victoire par ippon.
Il finit 1er de sa poule et ajoute ainsi 20 points aux 40 déjà acquis pour sa ceinture noire. Il en reste encore 40 à obtenir lors d’une prochaine compétition.