A l’occasion des championnats d’Europe de Ju-Jitsu le 27 octobre dernier à Bucarest, notre cadette Sarah Soumahoro a de nouveau remporté une superbe médaille de bronze.
Entretien exclusif
USC Judo Shin : Félicitations Sarah pour ta nouvelle médaille. Comment te sens-tu ?
Sarah : Merci ! C’est beaucoup de bonheur de ramener cette deuxième médaille de bronze pour mon deuxième championnat international. Je ressens vraiment une grande fierté de représenter la France, et mon club, l’USC Judo Shin. Club dans lequel j’ai commencé le judo il y a 12 ans, et le ju-jitsu il y a 3 ans.
USC Judo Shin : Comment t’es-tu préparée pour ce championnat ?
Sarah : Tout d’abord dans mon club bien sûr, avec mon professeur Laurent Marty, mais également à l’INSEP où j’ai la chance de pouvoir m’entrainer régulièrement avec l’équipe de France.
J’ai également fait du Cross Fit à la salle de Conflans afin d’améliorer ma condition physique. Mais je n’ai pas besoin de faire un régime particulier pour être dans ma catégorie de poids.
Enfin, j’ai participé à un Open international en Allemagne deux semaines avant les championnats d’Europe où j’ai pris la 5e place.
Une fois sur place, je ne ressens pas particulièrement de stress à l’approche du championnat. Pour bien aborder la compétition, j’ai besoin de me mettre dans ma bulle. Je coupe donc tous les réseaux sociaux à l’avance, et à l’échauffement, je m’isole avec mon casque.
USC Judo Shin : Puis la compétition démarre par le combat contre la Grecque Evgenia EVANGELOU.
Sarah : Oui, dans ce combat je suis tout de suite dedans. Je la touche en partie 1 (phase pieds / poings), puis je la saisie, et je marque un autre ippon en partie 2 (phase de projection). Je la prends aussitôt en Osaekomi (immobilisation) sur la transition debout-sol, et le combat est terminé en 40 secondes sur full ippon (un ippon dans chacune des trois parties : pieds/poings, projection, sol).
USC Judo Shin : La demi-finale contre l’Allemande Elsa BRAUN est plus compliquée.
Sarah : Oui, elle est très grande, et elle est plus forte que moi sur la partie 1, où je ne parviens pas à la toucher. Sur les parties 2 et 3, j’ai malgré tout le dessus. Je marque 3 ippons sur projections, et je la mets plusieurs fois en Osaekomi, mais elle parvient à chaque fois à se dégager. En définitive, les points marqués en partie 1 font basculer le combat de son côté, et elle l’emporte 17-9.
USC Judo Shin : Après une longue coupure, arrive le combat pour la médaille contre une autre Grecque Emmanouela DRAKOULAKI.
Sarah : Oui, il y a plusieurs heures entre les combats du matin et les combats pour les médailles. J’en profite pour me détendre avec le reste de l’équipe de France. Puis je me concentre sur mon combat pour la médaille de bronze contre une combattante issue des repêchages que je connais. Emmanouela avait en effet comme moi obtenu une médaille de bronze aux derniers championnats du monde !
En début de combat, je ne parviens pas à la toucher, mais je marque rapidement un ippon sur projection. Je n’arrive pas à maintenir l’immobilisation et le combat reprend debout. Je la projette à nouveau, et après une rude bataille au sol, je verrouille finalement une immobilisation. Nouvelle reprise du combat debout, je place un coup de poing (les coups de pieds ne sont pas mon fort) et la médaille de bronze est à moi !
USC Judo Shin : Quelle est l’ambiance au sein de l’équipe de France ?
Sarah : L’ambiance est très bonne, nous formons vraiment un groupe soudé. Nous n’étions pas les plus nombreux, mais peut-être les plus bruyants ! D’ailleurs, je n’ai toujours pas récupéré ma voix… Toute l’équipe se déplaçait ensemble pour aller encourager les différents combattants, et nous ne passions par inaperçus.
Le bilan sportif de l’équipe est bon, car nous revenons avec 17 médailles dont 4 titres de champions. Ce qui place la France au huitième rang.
USC Judo Shin : Et maintenant ? Quelles sont tes prochaines échéances ?
Sarah : Pour cette année, retour aux compétitions nationales. Mais le challenge est grand, car je vais passer dans la catégorie junior, et les compétitions sont communes avec les séniors. Or dans ma catégorie de poids se trouvent déjà de grands noms du ju-jitsu tels que Chloé Lalande qui a été titrée aux championnats d’Europe, et fait récemment une deuxième place aux Jeux Mondiaux (équivalent des Jeux Olympiques pour les sports qui n’ont pas la chance d’en faire partie).
Mais c’est extrêmement motivant, et j’espère être présente dès le tournoi de Paris, tout en participant également à des tournois de Judo et de Ne Waza (ju-jitsu exclusivement au sol).
USC Judo Shin : Merci Sarah de nous avoir accordé cet entretien, et à très bientôt sur les tatamis !
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